6 mai 2018

Découvrir Edimbourg

En septembre dernier, je suis partis 6 jours à Édimbourg.
L’écosse, cela fait longtemps qu’elle m’attire. La culture, le whisky, les paysages, l’architecture… Évidemment, quand on aime et qu’on a grandi avec des lectures comme Harry Potter, Le Hobbit, le Seigneur des Anneaux, d’histoires de légende arthurienne, … (bref, vous avez compris !) ce genre de capitale à âme forte, bien dans son jus, pittoresque et médiévale, on ne peut que rêver d’y aller.
Pour moi, passer 6 jour là-bas, c’est prendre un premier bain écossais et prendre mes marques pour y revenir plus tard (y vivre !?!), louer un camping-car et partir 3 semaines avec ma fille dans les highlands.
Je loge chez l’habitant, dans le quartier de Drylaw dans le nord-ouest d’Edimbourg. J’y étais très bien, au calme avec les mouettes (la côte est à même pas 2km), une supérette pas loin et surtout le bus juste à côté qui nous emmène dans la Old Town, plus exactement sur le North Bridge au pied de la mythique Royal Mile Street en 15 minutes max.


CONSEIL PRATIQUE 1 : Les bus de jours de la compagnie Lothian Buses passent toutes les 10min environ. Ceux de nuit, toutes les heures.
Pour les plus connectés et organisés, ils ont une appli mobile dispo sur l’App store ou Google Play (itinéraire, temps réel…)
Le ticket adulte trajet unique est au prix de £1.60 £1.70 aujourd’hui et il vous faut ABSOLUMENT faire l’appoint car on ne vous
rend pas la monnaie. Le DayTicket, assez pratique et peut-être plus rentable suivant votre organisation est à £4.
Les tickets peuvent s’acheter directement dans le bus. L’occasion de faire entendre votre plus bel anglais et d’entendre le bel accents écossais !


Ce séjour à Édimbourg sera divisé en plusieurs articles composés de photos, de conseils pratiques et de bonnes adresses. Dans ce premier article un peu particulier, vous trouverez les images et surtout beaucoup de texte sur cette première journée dans la capitale écossaise. Les autres articles seront composés de beaucoup plus de photos et beaucoup moins de textes, rassurez-vous !

JOUR 1 – Sur les traces de mon grand-père

Ce premier jour était quelque peu particulier pour moi et riche en émotions. Pour la petite histoire et comprendre ce qui m’amène là, si vous êtes sur ce site, vous avez sans doute dû voir passer mon nom (à défaut de déjà le connaître !) : Luzynska. Ce nom est en fait le nom d’origine de ma famille ! Mon grand-père, d’origine polonaise, est arrivé en France pendant la seconde guerre mondiale et comme beaucoup de famille à cette époque, son nom a été francisé. De son nom d’origine Piotr Luzynski, il est devenu Pierre Lurcin. De son histoire (et donc de l’histoire de notre famille), nous ne savons presque rien. Comme beaucoup d’autres familles avec ce vécu là, les générations descendantes de nos aïeux traumatisés par la guerre, doivent faire le travail d’une recherche de leur histoire en rassemblant quelques rares informations reçues au sein d’un large silence sur le passé. Comme la construction d’un puzzle, nous connaissons quelques éléments sur la vie de mon grand-père entre sa naissance en Pologne pendant la première guerre mondiale et son arrivée en France. Nous savons qu’il a énormément voyagé, qu’il parlait beaucoup de langues étrangères et bien d’autres éléments de son histoire qui resteront privée ! Parmi ces éléments, nous savions qu’il avait suivi des études d’architecture…à Édimbourg !

Cette première journée à Édimbourg est la journée “sur les traces de mon grand-père” ! Vous connaissez les universités, surtout dans les grandes villes : il y a des campus un peu partout, souvent les uns éloignés des autres mais j’avais vu sur internet et sur une carte qu’il y avait un bâtiment, pas loin de la Royal Mile, qui abritait le pôle d’architecture. Ayant travaillé à la BU de l’université des sciences humaines à Bordeaux pendant mon cursus de Psycho, j’avais le tout petit espoir de pouvoir y trouver des archives avec de vieux mémoires d’étudiants comme on en trouve dans ma BU. Évidemment, cela impliquait que mon grand-père soit allé jusque là dans ses études et surtout, que les personnes travaillant aujourd’hui ici comprennent ma demande et qu’ils soient disponibles pendant mon séjour pour peut-être m’aider. Donc oui, ne nous leurrons pas, en venant ici je ne m’attendais à pas grand-chose. A minima, juste voir de mes yeux vus les bâtiments dans lesquels mon grand-père, jeune étudiant, aurait pu aller. M’imaginer passer les même portes que lui, emprunter les mêmes rues etc… C’est déjà fort pour moi ! En fait, j’obtiendrai bien plus que j’espérais !!!
(Attention, ici, gros potentiel de titre “pute à clique” : “Elle s’imaginait ne rien trouver sur l’histoire de son grand-père et la sienne, mais ce qu’elle y trouva dépassa toutes ses espérances…” on est pas mal là non ??!!?!)

Ici, une femme à l’accueil me dit ne pas trop savoir comment faire, car à l’époque de mon grand-père tous ces différents pôles n’existaient pas et notamment celui dans lequel je venais d’entrer. Elle m’explique aussi ne pas savoir comment pouvait se passer les archives à l’époque de la seconde guerre mondial. Elle me donne alors le nom d’une femme qui travaille pour l’université depuis très longtemps et qui en saura peut-être plus sur l’histoire de celle-ci et donc où m’aiguiller. Puis, elle m’envoie dans un autre bâtiment, 2 rues plus loin, dédié aussi au département de l’architecture. Je me rends à l’accueil, qui s’avère être aussi l’accueil général des étudiants des universités d’Édimbourg et le centre d’inscription !

Je tombe sur un premier étudiant qui s’occupe de moi, il ira vite chercher quelqu’un d’autre ! La seconde femme me donne alors le nom de la directrice des archives des universités d’Édimbourg, archives qui se trouvent dans un autre bâtiment 700m plus loin. Elle m’indique également que c’est ce bâtiment là, qui aujourd’hui ne sert “qu’à” la bibliothèque universitaire et aux archives, qui était l’université à l’époque de la seconde guerre mondiale. Il est midi, je choisi d’aller manger dans un restaurant de quartier avant de me rendre là-bas.

Pour ce premier repas écossais, je vais manger au MUMS. Ce café-resto, je l’ai choisi grâce au Lonely Planet et j’ai été très contente de cette adresse. Là-bas, vous serez très bien reçu par 2 femmes très souriantes et très drôles. On y mange les plats traditionnels du pays avec de beaux et de bons produits régionaux, le tout dans une ambiance rétro qui, je sais pas pourquoi, me faisait un peu penser à un intérieur qu’aurait pu tenir Meryl Burbank (la femme de Truman !). Je vous conseillerai d’y manger leur brunch, leurs saucisses ou leurs tourtes. Leur Haggys est bon mais néanmoins pas le meilleur de la capitale. Ils ont aussi un bon choix de bières et de cidres. Pour les amateurs, vous y trouverez votre bonheur ! (vous pourrez retrouver l’adresse de ce café en bas de l’article)

Je quitte donc ce café resto pour me rendre aux archives de l’université. Sur la route je passe par la Potterrow (génial pour une Potter fan…!) qui m’amène sur une grande place avec entre autre -et qui m’a fait sourire- une boutique de goodies de l’université (t-shirt, hoodies, mug, crayon etc et même : des body pour bébés !) et un superbe et grand bâtiment : the McEvan Hall. Bâtiment rattaché à l’université où se tient des concerts et surtout la fameuse remise des diplômes.

Juste avant d’arriver au bâtiment des archives, je passe par George Square gardens qui est un très beau parc privée. Je prends le temps de le traverser car j’imagine déjà mon grand-père, à l’époque, y passer aussi pour se rendre à ses cours ! Ce parc est très mignon, bien entretenu et respecté, puis surtout, plein d’écureuil !

Une fois aux archives, j’ai pu enfin rencontrer la directrice. Comme on me l’a expliqué par la suite, c’était une chance car cette dame a beaucoup à faire et a très peu de temps à accorder aux étudiants et même à ses collègues. Elle a du être touchée par la demande peu commune que je venais de faire et elle a accepté de m’aider.

Elle est d’abord venue me voir une première fois pour expliquer que ce serait compliqué de trouver quelque chose car les archives, à proprement parler, ont commencé à se faire la dernière année de la guerre, en 45, mais je ne savais pas précisément sur quelles années mon grand-père avait pu être ici. J’ai attendu un petit moment, où J’ai pu pu parler avec l’homme de l’accueil et aussi une collègue à la directrice des archives qui se trouve être française ! Puis quand la directrice est revenue, elle a commencé par me dire qu’elle était désolée car elle n’avait pas grand chose néanmoins, elle m’explique que sur les dernières années de la guerre sont arrivés à Édimbourg quelques troupes de l’armée polonaise. Quelques uns des soldats de ces armés, les plus érudits, avaient la possibilité de venir suivre des cursus universitaires de leur choix.
Elle avait alors retrouvé un livre d’enregistrement des inscriptions de ces soldats étudiants à partir de 1945. Ce livre elle ne l’avait pas avec elle évidement, mais elle a pu me donner le scan de la page où se trouve l’inscription de mon grand-père !! Déjà, c’était énorme ! Et ce n’était pas fini. Avant de me donner le scan, elle me demande “Voulez-vous savoir où il vivait ?” J’avais, en fait, beaucoup de mal a répondre. “Il vivait juste à côté d’ici, vous avez du passer devant en arrivant!” Je vous laisse imaginer l’émotion qui peut envahir à ce moment là ! Et puis elle m’a donné le scan, c’était vraiment … trop d’émotion ! Voir ce papier et l’écriture de mon papy ! Son nom (son vrai nom polonais !), sa date de naissance et d’inscription puis sa fucking adresse !! Le peu que je parlais, au milieu de mon mutisme émotif, a du faire croire à la directrice que j’étais déçu de ne rien obtenir de plus car déjà elle se désolait de me voir pleurer : “Oui, je sais ce n’est pas grand chose, je suis désolée. Je n’ai rien de plus” ! Non, c’est déjà tellement énorme et beaucoup !! Surtout qu’ensuite, elle a prit le temps de me montrer une base de données IMAGES qu’ils ont en interne où on y retrouve les premières vidéos et photos noir et blanc faites par les étudiants d’art de l’époque et qui immortalisaient chaque événement : spectacle, soirée, remise de diplômes etc. Il y a des centaines et des centaines d’images, de qualité plutôt médiocre mais on y voit beaucoup d’étudiants, notamment ces étudiants soldats portant leurs uniformes. Je n’y ai pas vu mon grand-père mais il m’aurait fallu la journée, voir plus, pour toutes les regarder une à une. Ce n’était pas forcément la peine, j’ai vu l’ambiance qui ressortait de ces photos et de ces vidéos, cela m’a amplement suffit pour l’imaginer lui.

Je suis repartie après miles remerciements et je suis allée voir sa maison ! En effet, elle était juste à côté, donnant sur George Square ! Pas de doute, j’ai eu raison de vouloir  traverser ce parc en imaginant mon grand-père le traverser également : en fait, assurément, il devait y venir s’y poser souvent, discuter avec ses camarades en fumant sa clope (peut-être une gauloise sans filtre aussi comme quand je le connaissais ?!). C’était d’autant plus fort de l’imaginer là, jeune car c’est en y pensant que je me suis rendu compte que j’avais alors le même âge que lui lorsqu’il était ici !
Comme à l’époque de mon grand-père, cette maison sert encore de logement étudiants. Sauf qu’étant beaucoup plus nombreux aujourd’hui, la maison a été divisée en deux ! C’est tout le quartier qui n’était que maisons et appartements réservées aux étudiants, c’est chouette de voir que c’est toujours le cas.

Il était déjà tard quand je suis repartie. Après tout ça, j’étais un peu à l’ouest alors je suis vite rentrée. J’ai préparé mon escapade des jours suivants, qui vous seront présentées dans deux prochains articles.


MUMS Great Comfort Food
4A forrest road
Edinburgh

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